28 mai 2024
Qu'il s'agisse de chute de hauteur ou de chute de plain-pied, le constat est le même : ces risques professionnels représentent 20% des accidents de travail, près de 126 000 par an, les plaçant comme la deuxième cause d'accidents de travail en France. (1)
BTP, services, industrie, commerce, médical, transport ou encore restauration, aucun secteur d'activité n'échappe au phénomène. Pour autant, en appliquant des mesures préventives adaptées, il est largement possible de réduire les risques de chute voire de les éviter. Voici ce que vous devez savoir.
Une bonne prévention des risques de chutes de hauteur passe d’abord par une
bonne compréhension et une bonne évaluation. Il convient dans un premier temps :
Ces chutes interviennent généralement depuis :
Les chutes de plain-pied doivent également être prises avec le plus grand sérieux puisqu'elles constituent 60% des accidents de travail liés aux chutes (1). Une zone de travail mal éclairée ou un sol glissant augmentent largement les risques de chutes alors que des mesures simples de prévention peuvent aider à les éviter.
Pour que l'évaluation des risques professionnels soit vraiment pertinente, l'écoute et l'implication active de tous les collaborateurs sont cruciales. C’est en collaborant étroitement avec les personnes qui se trouvent directement impliquées sur le terrain que les mesures préventives seront les plus efficaces et adéquates.
Les 4 fondamentaux à prendre en compte sont :
Si échanger avec les salariés est un essentiel, il y a également un outil -obligatoire qui permet de poser à plat les risques professionnels identifiés pour établir un véritable plan d’actions de prévention : le DUERP - Document Unique d'Évaluation des Risques Professionnels -. Rédigé et mis à jour avec le médecin du travail, il permet de cibler précisément les zones à risques et les mesures correctives
nécessaires. C'est la base pour une stratégie de sécurité au travail adaptée et ciblée, assurant ainsi un environnement plus sûr pour tous les employés.
Si les chutes de hauteur engendrent autant d’arrêt de travail c’est que les conséquences sont nombreuses et de différentes natures. Tomber de haut peut causer :
Et dans les situations les plus critiques des décès. Près de 70 en 2021 (2)
Que ce soit dans le secteur de la construction, de l'industrie, de la logistique, du transport ou du commerce, les risques proviennent souvent du manque de protections, que ce soit des équipements de protection individuelle (EPI) ou des équipements de protection collective (EPC). Et là chacun à sa responsabilité : les employeurs sont dans l’obligation de les mettre à disposition des travailleurs, et ces derniers se doivent de les porter !
Après avoir identifié les risques et pris connaissance des causes et conséquences, il est crucial de prendre des mesures concrètes. Voici une liste d'actions préventives clés pour réduire les dangers lorsqu’on travaille en hauteur :
Dans un premier temps, on forme et on sensibilise ! Les formations professionnelles et les ateliers de sensibilisation sur les risques liés aux chutes sur le lieu de travail sont essentiels en matière de prévention. Former les employés est à la fois un moyen de prévention efficace et une obligation légale de santé au travail pour l'employeur. Cela permet de sensibiliser directement les travailleurs sur les risques professionnels qui les touchent directement.
Les EPI sont des dispositifs essentiels dans la lutte contre les accidents de chute de hauteur, comme de chute de plain-pied. Alors quels équipements de protection individuel fournir à ses salariés ? Tout dépend de l'environnement de travail, en hauteur ou non, et du secteur d'activité.
Dans la majorité des cas, les EPI indispensables à fournir à des travailleurs qui risquent les chutes de hauteur sont :
Mettre en place des EPC -équipements de protection collective-, est aussi un pas essentiel vers plus de sécurité. Opter pour des échafaudages au lieu de se contenter d'échelles ou d'escabeaux et installer des garde-corps robustes sont de bons exemples pour diminuer significativement les risques de chutes et garantir la sécurité des travailleurs.
Veiller à un environnement de travail propre et bien entretenu, c'est aussi veiller sur la sécurité de chacun. Un simple nettoyage et un contrôle régulier peuvent faire toute la différence pour éviter les glissades ou les faux pas. Alors, on garde les espaces dégagés, on s’assure que les sols soient secs et on ne lésine pas sur la maintenance. Cela passe par une organisation claire des espaces de travail et l'emploi de matériaux et de techniques de nettoyage adaptés. C'est grâce à ces gestes simples que l'on contribue à prévenir le risque de chutes et à maintenir un lieu de travail sûr et sécurisé.
Les salariés doivent être en capacité de repérer visuellement les zones potentiellement dangereuses dans leur environnement de travail. La mise en place de barrières de sécurité et d'un balisage clairement identifié est un bon moyen de prévention en matière de santé.
Il est aussi souvent indispensable de repenser les zones de circulations et les espaces de travail. Comment ? Voici quelques pistes :
Tout employeur se trouve dans l'obligation d'informer ses salariés sur les risques professionnels auxquels ils s'exposent. Les risques de chute de hauteur comme de chute de plain-pied figurent parmi ses obligations en la matière. Outre les mesures préventives, l'employeur doit former les collaborateurs et collaboratrices à la sécurité. Cette obligation légale est d’ailleurs inscrite dans le Code du travail (article L4121-1).
Sources
- (1) Assurance Maladie
- Rapport « Enjeux & Actions » de l’Assurance Maladie - Risques professionnels - Mars 2022 (2) (3) Ministère du Travail
- Accidents du travail - Actualités Santé au travail - Avril 2023