Questions-réponses : comment prévenir le risque de chute en milieu professionnel ?

3 février 2025

Prévenir le risque de chute au travail : les questions à se poser

Saviez-vous qu’en France, 126 000 chutes liées au travail sont prises en charge par l’Assurance Maladie chaque année ? Avec les risques routiers, les chutes sont sur le podium des risques professionnels entraînant le plus d’incapacités, d’arrêts de travail et sont même causes de décès. Contrairement aux idées reçues, tous les secteurs professionnels sont concernés et une simple glissade sur un sol mouillé peut blesser sérieusement . Quels sont les dangers, comment prévenir les risques, que faire en cas de chute sur le lieu travail ? Nous répondons à vos questions.  

Quels sont les types de chutes au travail ?

On distingue deux grande catégories de chutes sur le lieu de travail : 

  • Les chutes de plain-pied : on tombe sur une surface avec peu ou pas de dénivelé, de sa propre hauteur. Par exemple, on glisse sur une tâche d’huile par terre, loupe une petite marche ou se prend les pieds dans un câble qui traîne au sol.  
  • Les chutes de hauteur : on tombe depuis un niveau plus élevé. Comment définit-on le seuil à partir duquel on parle de travail en hauteur ? Il n’y a pas de minimum : on peut tomber d’un escabeau, d’une nacelle, d’un échafaudage ou d’un toit.

Est-ce qu'une chute est un accident du travail ?

Une chute peut être reconnue comme accident du travail par votre organisme de Sécurité Sociale si vous en avez été victime sur votre lieu de travail et qu’elle a entraîné une lésion, apparue immédiatement ou de façon différée.

Quelles sont les principales causes de chutes au travail ?

Près de 6 accidents du travail liés à une chute sur 10 sont des chutes de plain-pied, les autres correspondant à des chutes de hauteur et dans les escaliers Le sanitaire et social, le commerce de détail, la restauration et le nettoyage sont les secteurs les plus touchés par les chutes de plain-pied. Elles sont souvent dues à un défaut du sol (sol glissant, souillé..), à un environnement mal éclairé ou encombré, mais aussi au port de chaussures inadaptées, à l’urgence, l’inattention… et souvent à une combinaison de plusieurs facteurs.

À noter que les intérimaires sont plus à risque de chutes au travail car ils ne connaissent pas bien les lieux. Les chutes de hauteur concernent davantage la construction et le BTP : une absence ou un défaut dans les structures et équipements de protection est principalement en cause.

Les chutes au travail sont-elles graves ?

Les chutes au travail peuvent provoquer de légères blessures, mais aussi des plaies, entorses, fractures, traumatismes externes ou internes. Elles peuvent même être mortelles, avec en France 95 décès en 2019, dont les 2/3 concernaient des chutes de hauteur. Celles-ci sont la 2ème cause de décès au travail (après les risques routiers) et la 3ème cause d’incapacité permanente. Globalement, les chutes sur le lieu de travail entraînent de plus graves séquelles que les autres types d'accidents du travail.

L’employeur doit-il prévenir le risque de chute de ses salariés ?

Toute entreprise doit veiller à la santé et à la sécurité de ses salariés en évaluant les risques professionnels et en mettant en œuvre des mesures de prévention.

La prévention des chutes au travail doit être en premier lieu collective : maintien du bon état des sols et des escaliers, signalisation des sols mouillés, voies de circulation dégagées, garde-corps ou filets en cas de travail en hauteur, formation des salariés à la prévention des risques de chute, etc.

Quels sont les équipements (EPI) pour le travail en hauteur ?

En complément des mesures de prévention collective, l’entreprise a pour obligation de fournir aux travailleurs des EPI pour réduire les risques associés aux chutes de hauteur : chaussures antidérapantes, casque, harnais antichute, etc. 


Dans mon travail, à quoi dois-je faire attention pour prévenir le risque de chute ?

Pour prévenir le risque de chute au travail, vous devez respecter les consignes de sécurité qui vous ont été communiquées, porter correctement les EPI pour travail en hauteur fournis et signaler tout danger à votre employeur. Vous pouvez refuser d’effectuer une tâche si elle présente un risque pour votre sécurité. Au quotidien, faites attention lors de vos déplacements dans l’entreprise. Ne vous pressez pas inutilement, tenez la rampe des escaliers, rangez la connectique de votre poste de travail, ne marchez pas en regardant votre portable, etc.

En cas de chute au travail, que faire ?

Si vous êtes victime d'une chute sur votre lieu de travail, informez (ou faites informer) d’abord votre employeur (par téléphone, SMS, mail...) au plus tard dans les 24 heures, sauf en cas de force majeure : vous êtes hospitalisé.e, par exemple. Ensuite, faites constater votre état par un médecin qui établira un certificat médical en 2 exemplaires avec la description de vos lésions, vos symptômes, des éventuelles séquelles de l'accident, etc. 

Le médecin enverra un exemplaire à votre caisse - le deuxième est pour vous- et vous prescrira si nécessaire un arrêt de travail. Votre organisme de Sécurité Sociale reconnaîtra (ou non) le caractère professionnel de votre accident sous 30 jours, 2 mois si un examen ou une enquête complémentaire sont nécessaires.

Les risques de chute au travail ne doivent pas être négligés et leur prévention est bien l’affaire de tous ! 

Sauriez-vous identifier les risques ? Pour le découvrir, faites notre quiz !