3 février 2025
Du « blues hivernal » à la « dépression saisonnière » en passant par le mythique « blue Monday » de janvier, l’hiver a la réputation de mettre l’énergie et le moral à plat. Et en effet, cette forme de déprime concernerait 20 à 30 % des Français. Ne laissez pas la morosité faire boule de neige dans votre entreprise et nuire aux performances et au bien-être au travail de vos salariés ! Grâce des actions de prévention, un repérage précoce et un accompagnement bienveillant, vous pouvez contribuer à préserver la santé mentale de vos collaborateurs et lutter contre le risque de dépression saisonnière.
En hiver, le manque de lumière du jour agit sur les rythmes circadiens, l’« horloge interne » de l’organisme. Elle entraîne une hausse de la production de mélatonine, qui endort, et une réduction du taux de sérotonine, qui favorise une baisse d’énergie et des troubles de l’humeur.
Selon la science, le « blues hivernal » ne peut toutefois pas être uniquement expliqué par le manque de lumière, mais par un ensemble de facteurs : reprise du travail après les fêtes, froid, confinement, réduction de l’activité physique, etc. La dépression saisonnière (ou « trouble affectif saisonnier »), plus grave, est une forme de dépression qui toucherait 1 à 5 % des Français. Elle serait particulièrement liée au manque biologique d’ensoleillement chez des personnes prédisposées.
La baisse de moral hivernale est associée à de la fatigue, de la léthargie, une perte d’intérêt, un repli sur soi, des difficultés de concentration, un excès de sommeil et une prise de poids due à une appétence pour les sucres. Alors que les manifestations du blues hivernal sont légers, variables et passagers, les symptômes de la dépression saisonnière sont plus marqués et reviennent systématiquement chaque année.
Au travail, des signes de dépression saisonnière peuvent être repérés chez un collaborateur sous la forme :
Afin de lutter contre les effets de la dépression hivernale sur le bien-être au travail des collaborateurs et les performances de l’entreprise, il est important de créer un environnement et une culture d’entreprise bienveillante. Les questions de santé mentale ne devraient pas être taboues. Les collaborateurs en difficulté psychologique devraient sentir qu’ils pourront être écoutés et aidés, sans être stigmatisés.
En tant qu’employeur ou manager, vous pouvez si besoin vous former pour reconnaître au plus tôt les signes de dépression saisonnière chez vos collaborateurs, notamment parce que certains salariés peuvent ignorer leurs symptômes. Le cas échéant, vous pourrez ouvrir le dialogue pour la recherche de solutions pratiques – sans vous substituer à un médecin ou à un psychologue. N’hésitez pas communiquer collectivement sur la dépression saisonnière, par exemple via une newsletter, un webinaire ou une journée de sensibilisation à la santé mentale. Ces outils permettent aux salariés de s’informer sur la dépression saisonnière et les dispositifs d’accompagnement disponibles, au sein ou en-dehors de l’entreprise.
Vous pouvez également engager des initiatives pour lutter contre les causes de la dépression saisonnière et augmenter le bien-être au travail de vos salariés en hiver (propositions de groupes de marche à l’heure du déjeuner, d’ateliers de gestion du stress…).
Enfin, pour pallier au manque de lumière, importante cause de dépression saisonnière, veillez à bien éclairer les espaces de travail et si possible, à agencer les postes au plus près des fenêtres, puits de lumière ou verrières. Pourquoi ne pas également encourager des déjeuners ou activités extérieures, voire faire preuve de flexibilité dans les horaires et conditions de travail ? Enfin, permettez à vos collaborateurs d’apporter une lampe de luminothérapie, qui diffuse une lumière proche de celle du jour. La luminothérapie fait partie intégrante du traitement de la dépression saisonnière chez les personnes qui y sont sujettes.
Sachez que vos salariés en télétravail sont également exposés au risque de dépression saisonnière, du fait d’un environnement inconfortable, d’une organisation des horaires inadaptés, du confinement et de l’isolement. Soyez vigilant !
Si un salarié semble présenter des signes de déprime en hiver, n’hésitez pas à lui proposer de consulter un médecin, seul à même de diagnostiquer et traiter une dépression saisonnière. Rappelons-le, le médecin du travail a également pour missions de préserver la santé physique et mentale des travailleurs, mais aussi de conseiller les employeurs pour améliorer les conditions de travail des salariés et diminuer les risques professionnels.
Les équipes pluridisciplinaires du CIAMT dispose des expertises et ressources pour vous accompagner sur vos problématiques de bien-être au travail et de prévention des risques psychosociaux. Elles peuvent notamment mettre en place une méthode de maintien en emploi aux personnes atteintes de maladie ou difficultés psychologiques qui tireraient un bénéfice à conserver leur emploi, donc des liens sociaux et une source d’accomplissement personnel. Un aménagement du poste, des horaires ou des missions, un accompagnement individuel ou encore un suivi médical peuvent ainsi leur être proposés.
La dépression saisonnière est un type de dépression qui survient généralement pendant les mois d'automne et d'hiver, principalement due à la diminution de la lumière naturelle. Elle se caractérise par une fatigue intense, une humeur dépressive, un besoin accru de sommeil et peut être traitée par la luminothérapie, l'activité physique et parfois un suivi médical.