Alcool et stupéfiants au volant : 5 dangers mortels sur votre trajet

6 août 2025

Les chiffres font froid dans le dos : en France, le nombre de travailleurs sous alcool ou stupéfiants a plus que doublé entre 2017 et 2025. Plus alarmant encore, il a été multiplié par 13 concernant la cocaïne. Sur la route, le constat est sans appel : 30% des accidents mortels sont liés à l'alcool, 18% aux drogues.
Votre cerveau au volant n'est plus le même. Découvrez pourquoi.

Risque 1 : Le temps de réaction : quand chaque seconde compte


L’alcool, le cannabis et les opioïdes (héroïne, fentanyl…) sont des dépresseurs du système nerveux central : ils ralentissent le fonctionnement du cerveau. Sur la route, ils diminuent l’attention et les réflexes

Souvenez-vous du « temps de réaction », une notion apprise au Code de la route : c’est le temps que met le cerveau à percevoir une information et à y réagir. Ces dépresseurs allongent le temps de réaction, donc la distance de freinage. Avec deux verres d’alcool par exemple, le temps de réaction peut atteindre 1,5 seconde au lieu d’1 seconde à jeun. 

Négligeable, une demi-seconde ? Détrompez-vous : pour un véhicule roulant à 50 km/h, cela fait 22 mètres au lieu de 15 : ces 7 mètres peuvent faire la différence entre la vie et la mort. N’oublions pas qu’un piéton percuté à une vitesse de 50 km/h n’a que 53% de chances de survie….

Risque 2 : La somnolence au volant, le piège invisible

L’alcool, le cannabis et les opioïdes entraînent également de la somnolence au volant. La somnolence est l'une des principales causes d'accidents, particulièrement sur l'autoroute du fait de la monotonie de la conduite : elle y serait responsable d’1 accident mortel sur 3. 

De plus, elle favorise des accès irrépressibles de « micro-sommeils » de 1 à 4 secondes, dont on n’a pas forcément conscience. Or en s’assoupissant seulement 2 secondes à 130 km/h, on roule en dormant sur 78 mètres !

Attention, une nuit de sommeil après une soirée arrosée ne suffit pas toujours à être frais pour reprendre le volant : une alcoolémie résiduelle persiste jusqu’au matin 9 h, augmentant le risque d’accident sur le trajet domicile-travail.

Risque 3 : Une vision déformée et la réalité vous échappe

L’alcool et les drogues entraînent des troubles de la vision par l’altération de l’accommodation et plus largement, de la perception de l’environnement. 

L’alcool entraîne ainsi une vision floue ou double ainsi qu’un rétrécissement du champ visuel latéral. Le cannabis diminue également les facultés visuelles, mais aussi le champ visuel en profondeur. Tous deux rendent difficile le maintien de la trajectoire et l’évaluation des distances. 

Résultats : une conduite en zig-zag, des montées sur l’accotement et des virages mal négociés, responsables de sorties de route et de collisions avec les véhicules venant en sens inverse. De plus, un piéton sur le point de traverser la rue peut être vu avec trop de retard. 

Les opioïdes, qui rétrécissent la pupille, altèrent la vision en faible luminosité. Ils sont donc particulièrement dangereux pour les trajets domicile-travail en début de matinée, en soirée ou la nuit. 

Les drogues à effet stimulant comme la cocaïne dilatent au contraire les pupilles, ce qui diminue l'adaptation aux lumières vives et peut faciliter les éblouissements (dus au soleil ou aux feux des véhicules) sur la route et ainsi, les risques d’accident. 


Risque 4 : Une toute-puissance illusoire, une agressivité en roue libre

L’alcool a un effet désinhibiteur et euphorisant qui altère le jugement et entraîne une surestimation de ses capacités. La cocaïne, l’ecstasy et les amphétamines masquent la fatigue et donnent une fausse impression d’acuité mentale et de maîtrise de soi qui réduisent la vigilance. 

On peut se sentir « le roi de la route » mais en réalité, ces stupéfiants provoquent un comportement agité, impulsif et imprévisible poussant à des prises de risque aussi inutiles que dangereuses : vitesse excessive, dépassement hasardeux, accélération pour griller un feu à l’orange…

La cocaïne peut également inciter à une conduite agressive, associée une irritabilité ou une hostilité envers les autres usagers de la route. En particulier si elle est associée à l’alcool, elle favorise les attitudes violentes envers les autres. L’alcool, la cocaïne et l’ecstasy peuvent même entraîner des accès de « rage au volant » qui se manifestent par des insultes, intimidations, menaces et tentatives de blesser d'autres usagers de la route. Ces comportements agressifs augmentent les risques d’accident et de rixes.

Risque 5 : Alcool et drogue, un cocktail mortel passible de prison

Quand alcool et drogue (ou plusieurs drogues) se cumulent chez une même personne, les effets de désinhibition et de baisse de l’attention sont potentialisés et imprévisibles. Les risques d’accident sur la route sont fortement accrus, avec de lourdes conséquences.

La conduite sous alcool et stupéfiant (y compris le cannabis) multiplie ainsi par près de 30 le risque d’accident mortel. A noter que depuis le 10 juillet 2025, le fait de provoquer un accident mortel en étant à la fois alcoolisé et sous stupéfiant est qualifié d’homicide routier, passible de 10 ans de prison et de 150 000 euros d'amende.  

Pour vous accompagner dans la prévention des risques routiers et sensibiliser vos équipes aux dangers de l'alcool et des stupéfiants, CIAMT propose des formations spécialisées et un accompagnement personnalisé pour préserver la sécurité de tous sur la route.