Lombalgie au travail :  70% des salariés concernés, comment l'éviter ?

Les chiffres font froid dans le dos : plus de 2 salariés sur 3 ont, ont eu ou auront une lombalgie dans leur vie. Tour de rein, lumbago ou sciatique, le « mal du siècle » est toujours un fardeau pour le bien-être et l’épanouissement professionnel. Mais il n’est pas une fatalité : découvrez les bons réflexes à adopter pour prévenir les douleurs lombaires liées au travail.

Le fléau des lombalgies au travail

Une lombalgie, c’est une douleur qui se situe en bas du dos, au niveau des vertèbres lombaires.  La lombalgie commune ou « lumbago », est la plus courante. Provenant de lésions de muscles, ligaments et tendons soutenant la colonne vertébrale, elle peut s’associer à des raideurs. La lombosciatique ou « sciatique » est due à la compression d’un disque intervertébral.

La douleur irradie vers la jambe et peut s’accompagner de fourmillements et de faiblesse. Les lombalgies font partie des troubles musculosquelettiques (TMS) pouvant être provoqués ou aggravés par l’activité professionnelle. Elles sont les TMS les plus fréquents chez les actifs français.

Une douleur qui peut s’installer

Si les lombalgies sont habituellement de courte durée, environ 25% d’entre elles persistent (de 6 semaines à 3 mois) et 10% deviennent chroniques (plus de 3 mois). Dans ces cas en particulier, la douleur lombaire a un impact majeur sur le bien-être et la vie professionnelle : elle peut rendre l’activité pénible, voire impossible. 

Les lombalgies représentent 30 % des arrêts de plus de 6 mois, 20 % des accidents du travail et 7 % des maladies professionnelles – en cas de sciatique uniquement. Elles sont même la 3ème cause d’admission en invalidité (la 1ère avant 45 ans). Elles exposent ainsi à des risques de perte de lien avec le monde du travail et de désinsertion professionnelle.

De plus, l’arrêt de l’activité professionnelle favoriserait une sédentarité entretenant le mal de dos. C’est pourquoi en cas de lombalgie commune, les médecins prescrivent aujourd’hui des arrêts les plus courts possibles en fonction de la pénibilité du travail pour le dos.

Mon travail m’expose-t-il à la lombalgie ?

Certains secteurs sont classiquement plus concernés par les lombalgies au travail : industrie manufacturière, construction, transport, entreposage, collecte des déchets, aide à la personne… Cependant, la plupart des métiers exposent aujourd’hui à des facteurs de risque professionnels de lombalgie : les douleurs lombaires peuvent donc toucher tous les salariés, y compris ceux effectuant peu physique comme un travail de bureau.

Lombalgie en milieu professionnel : quelles causes ?

La plupart des lombalgies sont liées aux conditions de travail.

Les causes physiques des lombalgies au travail

  • Un travail physique dur et éprouvant ;
  • Le port de charges lourdes et les manutentions manuelles pénibles, répétitives, dans de mauvaises positions ou au froid ;
  • L’utilisation d’un engin ou outil vibrant ;
  • Des postures contraignantes : travail sédentaire, statique, penché, bras en l’air… ;
  • Les chutes ;
  • Un aménagement de poste de travail inadapté.

Près de la moitié des accidents du travail pour lombalgie sont liés à un port de charge.

Quand on en a « plein le dos »…

Les facteurs psychosociaux et le stress jouent également un rôle important dans les lombalgies chroniques : travail exigeant ou sous pression, conflits, manque de reconnaissance… Tous contribuent à favoriser le surmenage, la contraction musculaire, la sensibilité à l’inflammation, mais aussi les mauvaises postures et les maladresses responsables de chutes.

Le télétravail, une évolution qui n’a pas toujours bon dos

En télétravail, les salariés ne sont pas forcément plus épargnés par le mal de dos qu’en présentiel. En effet, lorsque le télétravail s’effectue dans des conditions insatisfaisantes (surcharge de travail, mauvaise installation au poste, sédentarité, isolement…), le risque de lombalgie est presque doublé.

Prévention des lombalgies au travail : les solutions

Quelle que soit votre activité, vous pouvez agir pour limiter votre risque de lombalgie au travail. Quelques réflexes à adopter : 

  • En cas de travail physique, s’échauffer avant de commencer, s’étirer après.
  • Adapter la posture et le poste de travail pour préserver le dos en fonction de votre tâche : fléchir les jambes pour soulever une charge et la porter près de sa taille, opter pour un siège ergonomique et un bon placement de l’écran, etc.
  • En cas de travail sédentaire, faire des pauses régulières pour marcher, s’étirer et faire des exercices de respiration.
  • S’hydrater régulièrement.
  • Pratiquer une activité physique pour entretenir la mobilité du dos, sans oublier de renforcer la sangle abdominale avec des exercices appropriés . 

Découvrez également les bons conseils d’un ergonome pour la prévention des TMS et plus spécifiquement, des TMS en télétravail

N’hésitez pas à vous informer sur les risques spécifiques liés à votre activité et les actions de prévention des lombalgies au travail mises en œuvre par votre entreprise. Selon vous, vos conditions de travail sont à risque de maux de dos ? Pour vous aider dans le repérage de vos facteurs de risques professionnels, répondez à notre quiz. N’hésitez pas à en parler à votre manager, votre employeur ou le service de prévention et de santé au travail. Si vous avez des douleurs lombaires, consultez sans tarder votre médecin traitant qui pourra faire le lien avec la médecine du travail.

En savoir plus  Les employeurs, représentants du personnel et salariés désignés compétents sont invités à participer aux atelier de sensibilisation du CIAMT sur les TMS liés au travail physique et au travail sur écran.