Travailler avec un cancer du sein : comment préserver sa santé au travail ?

24 octobre 2025

Faites-vous partie des 700 000 femmes qui vivent avec un cancer du sein et qui souhaitent reprendre leur activité professionnelle ? Vous ne le savez peut-être pas, mais des dispositions du code de la Sécurité Sociale et du code du Travail sont prévues pour protéger au mieux votre emploi et votre santé. Le médecin du travail est un interlocuteur clé pour vous accompagner dans votre projet.

Cancer du sein : en arrêt de travail, comment préparer ma reprise ?

Les traitements liés aux cancers du sein mobilisent du temps et peuvent être éprouvants physiquement et psychologiquement.

Afin d'optimiser votre prise en charge médicale et prévenir une trop grande fatigue, votre maladie chronique évolutive nécessite un arrêt de travail.

Cet arrêt de travail sera prolongé par votre médecin autant de fois que nécessaire, y compris pour votre convalescence.

Mais même en arrêt maladie, vous pouvez anticiper votre reprise avec les dispositifs disponibles afin qu'elle s'effectue dans les meilleures conditions.

  • Le rendez-vous de liaison : Si votre arrêt dépasse un mois, vous pouvez demander ce rendez-vous avec votre employeur, en lien avec le médecin du travail. Vous serez informée sur les accompagnements dont vous pouvez bénéficier pour préserver votre emploi dans le respect de votre état de santé.
  • L’essai encadré : Vous ou votre médecin du travail pouvez demander à l’Assurance Maladie ce dispositif qui vous permet de tester pendant 14 jours ouvrables votre capacité à travailler à votre poste (ou un autre). 
  • La visite de pré-reprise : Cette visite auprès du médecin du travail permet à celui-ci d’évaluer votre aptitude à reprendre le travail et de préparer votre retour. Le médecin du travail pourrait proposer des aménagements du poste de travail (horaires adaptés, limitation des charges physiques, équipements ergonomiques…). 

Ces mesures permettent de prévenir une trop grande fatigue liée à la maladie et ses traitements ou diminuer le fardeau de séquelles comme des douleurs ou des troubles de la concentration à la reprise du travail.
De plus, les aménagements diminuent le risque de désinsertion professionnelle : les personnes atteintes de cancer ayant eu au moins un aménagement de leur poste ou de leur temps de travail sont plus souvent en emploi cinq ans après le diagnostic que celles n’en ayant pas eu (89 % contre 70 %).
Avec votre accord, le médecin du travail peut dialoguer avec votre employeur sur les solutions envisageables.
Si nécessaire, il peut également vous proposer un reclassement sur un autre poste, une formation pour une reconversion, une réorientation professionnelle, etc.

La convention de rééducation professionnelle en entreprise : cet outil de formation mis en place à la fin de l’arrêt de travail peut faciliter votre retour à l’emploi si le médecin du travail a identifié un risque d’inaptitude à la visite de pré-reprise.

Comment travailler avec ou après un cancer du sein ?

Plusieurs dispositifs sont prévus pour vous aider à concilier durablement les nécessités liées à votre maladie et votre emploi : 

  • Le temps partiel thérapeutique. Prescrit par votre médecin sans besoin d’un arrêt de travail préalable, il vous permet de poursuivre ou reprendre le travail progressivement, selon votre état de santé. Il peut s’agir d’un mi-temps thérapeutique ou d’un temps partiel à 80%, 30%... Ses modalités sont discutées avec votre employeur et validées par le médecin du travail.
  • Les autorisations d’absence en tant que salariée en Affection Longue Durée (ALD) : vous avez le droit de vous absenter de votre travail pour assurer la continuité de vos soins et traitements. 
  • La RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) peut vous ouvrir des droits : elle facilite les aménagements pour le maintien dans le poste, le financement de formations ou la recherche d’un nouvel emploi. Le médecin du travail peut vous accompagner dans votre démarche de demande de RQTH pour accélérer la procédure. Vous n’avez pas l’obligation d’informer votre employeur de votre RQTH.

Après votre reprise, votre état de santé et votre forme peuvent fluctuer dans le temps. Si vous éprouvez des difficultés liées à votre poste, à vos traitements ou à l’évolution de votre maladie, n’hésitez pas à solliciter à tout moment, et de préférence au plus tôt, votre employeur et votre médecin du travail. 

En tant que service de prévention et de santé au travail, le CIAMT vous accompagne dans une démarche proactive de maintien dans l'emploi.