Fatigué, submergé, démotivé devant votre ordinateur… Seriez-vous en overdose numérique ? En moyenne, les salariés passent 20 heures par semaine devant un écran. Mails, visio, tchats et plateformes collaboratives… Les outils numériques, censés nous faciliter la vie, deviennent parfois nos pires ennemis. Découvrez les signaux d'alerte et les solutions concrètes pour reprendre le contrôle.
À priori, les outils numériques améliorent notre confort de travail : rapidité, flexibilité, simplicité... Mais compte tenu de leur place croissante dans le temps de travail, leur multiplicité et l’abondance d’informations qu’ils génèrent, ils peuvent devenir une charge et une source de complications.
Ne considérons que les mails : en moyenne, les salariés en reçoivent 144 par semaine (plus de 200 pour les managers, 300 pour les dirigeants) et passent environ 4 heures 10 à les traiter. Bien sûr, tous ces mails traitent de sujets variés qui peuvent distraire ou interrompre une activité en cours. De plus, la moitié sont traités en moins d’1 heure, dont 17% de façon hyper réactive, dans les 5 minutes ! Enfin, 20 % des mails professionnels sont envoyés en-dehors des horaires de travail, alors qu’il est temps de déconnecter.
Aux mails qui ponctuent la journée de travail s’ajoutent les réunions en visioconférences, messageries instantanées et plateformes collaboratives, voire les robots et autres appareils intelligents. Résultat : le temps dédié aux outils numériques empiète largement sur le temps de production, les tâches de fond et la réflexion. Il le dépasse même, en particulier chez les dirigeants (33%).
La compression du temps de travail et la multiplicité des outils numériques incitent ainsi au multitâche : les travailleurs zappent d’une application à l’autre et gèrent parfois plusieurs canaux de communication en même temps. Par exemple, les visioconférences sont l’occasion de vérifier ses mails ou de valider un mémo urgent.
La réception et le traitement du flot d’informations diverses généré par les différents outils numériques exige des efforts répétés d’agilité cognitive et de concentration.
Cet effort est d’autant plus pesant que ces outils ne sont pas toujours maîtrisés et qu’il se poursuit au-delà le soir ou le week-end pour 1 salarié sur 2.
Le numérique a ainsi vu émerger de nouveaux risques :
Par exemple, les réunions en visioconférence sont sources de lassitude et de stress du fait de la contrainte visuelle, des irritants bugs techniques et de l’effort accru de concentration pour saisir les informations non verbales. La visio-fatigue existe, elle a même un nom, la Zoom fatigue.
Certains outils digitaux avancés et l’intelligence artificielle peuvent entraîner des angoisses liées à un manque de compétences et à la précarité de l’emploi. Globalement, l’excès de numérique porte le risque d’une dégradation de la santé mentale vers la dépression, l’anxiété et l’épuisement professionnel.
Les effets délétères du numérique peuvent avancer masqués, d’autant qu’à l’obligation de travailler avec ces outils peut s’ajouter une forme d’addiction aux écrans. Prenez un peu de recul : essayez de mesurer votre durée d’utilisation du numérique par jour et veillez à ces signes d’alerte, en particulier s’ils se cumulent :
N’hésitez pas à en parler avec votre médecin du travail.
La fatigue et le stress numériques sont aujourd’hui considérés comme un véritable risque psychosocial en entreprise. En effet, ils nuisent au bien-être au travail et à la santé des salariés, mais aussi à leurs performances en diminuant la motivation, la créativité et la productivité. Ils peuvent altérer la cohésion des équipes et entraîner chez les salariés une perte de sens et d’engagement qui favorise le turnover.
L’employeur a l’obligation de prévenir les risques psychosociaux (RPS) au sein de son entreprise, y compris liés au numérique. Différentes pistes d’action peuvent être envisagées, par exemple :
Pour lutter contre l’hyperconnexion qui déborde sur le temps de repos des salariés, l’employeur a pour obligation d’appliquer le droit à la déconnexion inscrit au Code du travail. Il doit mettre en place des dispositifs de régulation de l'utilisation des outils numériques et d'actions de formation à un usage raisonnable de ces outils.
N'attendez pas la surchauffe : le CIAMT vous accompagne pour évaluer et prévenir ces risques dans votre entreprise et leur intégration dans le document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP). N’hésitez pas solliciter ses experts pour prévenir vos risques professionnels et être au point sur la règlementation. Le CIAMT propose également des Webinaires pour comprendre et agir sur les RPS.
Pour en savoir plus
Observatoire de l'Infobésité et de la Collaboration Numérique : Panorama des connaissances : Technologies numériques et risques professionnels (à partir de septembre 2025)