1 décembre 2025
En France, le tabagisme s’essouffle, mais n’est pas parti en fumée : aujourd’hui, 26% des actifs fument quotidiennement. Le tabagisme au travail peut nuire au bien-être et à la santé des collaborateurs, tout en infligeant à l’employeur des coûts liés à l’absentéisme et aux arrêts maladie. Actions de sensibilisation collective, accompagnement des fumeurs à l’arrêt… Êtes-vous prêt à participer à la lutte contre le tabagisme en entreprise ?
En tant qu'employeur, vous contribuez à créer un environnement de travail sain en veillant à ce que l'interdiction de fumer (et de vapoter) soit respectée dans les lieux de travail fermés, couverts et à usage collectif, ainsi que dans les bureaux individuels.
Notez que depuis juillet 2025, la signalisation doit obéir à une charte accompagnée d'un message de prévention du tabagisme ainsi que du numéro d’aide au sevrage tabagique (Tabac Info Service : 39 89).
Vous pouvez aménager au sein de votre entreprise un emplacement réservé aux travailleurs fumeurs de plus de 18 ans, toujours avec un message de prévention. Ce projet doit être préalablement soumis à la consultation du comité social et économique (CSE) et du médecin du travail, renouvelée tous les deux ans.
Des mesures uniquement répressives ? Non : elles sont utiles à la prévention du tabagisme en entreprise. En effet, il est prouvé que voir d’autres personnes fumer ou pouvoir accéder au tabac sur le lieu de travail incite à consommer. Moins de tentations, c’est moins d’occasions d’en “griller une” ! Enfin, elles contribuent à une dénormalisation du tabac, sans stigmatiser les fumeurs mais en invitant ceux-ci à se faire accompagner vers le sevrage tabagique.
Pourquoi un salarié fume ? Simple habitude ou dépendance tenace, c’est souvent une longue histoire et des raisons diverses. Parmi celles-ci peuvent intervenir ses conditions de travail. Des études ont identifié des facteurs de risques professionnels de tabagisme et de difficultés au sevrage tabagique, sur lesquels il est possible d’agir :
Attention : L’exposition professionnelle au radon ou à des substances CMR multiplie les risques associés au tabac sur la santé pulmonaire : la formation à la sécurité des travailleurs concernés est obligatoire.
Au-delà de la réglementation, vous pouvez jouer un rôle actif dans la lutte contre le tabagisme dans votre entreprise et participer, à votre niveau, à un enjeu de santé publique. Vous pouvez :
Toujours à vos côtés dans vos projets de prévention, le CIAMT propose des sessions de sensibilisation aux dangers du tabagisme. Il peut organiser des sessions d’aide au sevrage tabagique en entreprise en partenariat avec les infirmiers de ses entreprises adhérentes.
Vous pouvez également rebondir sur des événements comme la Journée Mondiale sans Tabac en mai et le « Mois sans tabac » en novembre. Le « Mois sans tabac » est un événement fédérateur, efficace et positif, autour duquel chacun, fumeur ou non, peut se mobiliser. Santé Publique France propose des kits et autres supports pour aider les entreprises à relayer l’événement et à accompagner les collaborateurs à l’arrêt du tabac. L’Agence propose également des idées pour renforcer la prévention du tabagisme en entreprise, par exemple aménager une salle de détente pour des pauses « non clope » avec baby-foot ou table de ping-pong, organiser des sessions de relaxation ou d’activité physique de groupe, etc.
Saviez-vous qu’un fumeur avait 80 % plus de chances d’arrêter s’il bénéficiait de l’aide d’un professionnel de santé ? Votre SPST peut jouer un rôle important dans la lutte contre le tabagisme en entreprise.
Tout travailleur fumeur peut solliciter une consultation avec le médecin du travail, lui-même ayant une occasion d’aborder la question du tabagisme à chaque visite médicale régulière et d’initier un accompagnement individuel au sevrage tabagique.
En 2021, 19% des médecins du travail étaient sollicités plus de 5 fois par an pour des problématiques liées au tabac ou à la cigarette électronique. Près de 9 professionnels de SPST sur 10 documentent systématiquement la consommation de tabac dans le dossier médical de santé au travail et donnent des conseils de prévention du tabagisme.
Dans un tiers des cas, les fumeurs sont orientés vers une consultation spécialisée. Depuis 2016, un médecin du travail est habilité à prescrire des substituts nicotiniques, qui augmentent l’abstinence à 6 mois de 50 à 70%. Afin de pérenniser le sevrage tabagique, il peut diriger les salariés vers un tabacologue ou un centre d’addictologie.
Et ça marche : le conseil individuel et les substituts nicotiniques font partie des interventions à l’efficacité démontrée auprès des travailleurs ayant envie de cesser de fumer : un bon point, sachant que 60 % des fumeurs souhaitent arrêter.
Le SPST peut également prendre en compte les conditions de travail d’un salarié si celles-ci sont sources de consommation de tabac. Il peut vous aiguiller sur des actions ciblées de prévention du tabagisme à mettre en place pour mieux lutter contre le tabagisme en entreprise.
En savoir plus
Hache P. Tabagisme, vapotage et travail, Références en Santé au Travail n° 177 ; 17-31, INRS, mars 2024