Parmi les 400 000 Français qui reçoivent un diagnostic de cancer, 40% sont en emploi. Tous ne s’éloignent pas de leur vie professionnelle pour un long arrêt maladie : 2 actifs sur 10 travaillent pendant un cancer. À l’occasion de la Journée mondiale du Lymphome du 15 septembre, découvrez nos conseils pour l’accompagnement des salariés malades qui souhaitent poursuivre ou reprendre au plus tôt leur activité.
Depuis 30 ans, les cas de cancer augmentent, mais le taux de survie également ! Leur prise en charge évolue : les soins ambulatoires se développent et de nombreux cancers sont maîtrisés par un traitement au long cours, ce qui en font des maladies chroniques. Un arrêt de travail de 10 mois en moyenne est dans la majorité des cas nécessaire, mais pas obligatoire : la poursuite du travail ou une reprise précoce est parfois possible .
Il est aujourd’hui admis que travailler dans un cadre sécurisé pendant les traitements du cancer peut favoriser la qualité de vie des malades et leur processus de guérison.
Les patients qui souhaitent et peuvent poursuivre leur activité professionnelle veulent garder une « vie normale », le lien social et un meilleur moral. Les équipes soignantes jouent le jeu : elles adaptent au maximum le planning des soins pour permettre aux malades de continuer à travailler.
Cependant, ces salariés ont souvent des hauts et des bas qui peuvent impacter leur activité. Des absences peuvent également compliquer l’organisation du travail. Pour l’employeur, ces aléas ne sont pas toujours faciles à gérer : il lui faut faire preuve d’anticipation, de souplesse voire d’ingéniosité afin de concilier maintien en emploi et productivité de l’entreprise.
Le salarié atteint de cancer doit savoir qu’il a des droits et des choix qui lui incombent :
Licenciement : Le Code du travail interdit toute discrimination en raison de l'état de santé du salarié : un cancer ne peut être à lui seul un motif de licenciement.
Les salariés touchés par un cancer connaissent de mieux en mieux les dispositifs prévus pour concilier le travail avec la maladie : 63 % sont informés en 2024, contre 38 % en 2016. Pour autant, 65 % des actifs souhaitent que leur entreprise accompagne davantage les collaborateurs touchés par le cancer.
Si le salarié malade a un arrêt de travail de plus d’un mois, l’employeur peut l’inviter à un rendez-vous de liaison pour l’informer de ses droits. S’il souhaite poursuivre son activité professionnelle, la décision est prise en concertation avec le médecin traitant et le médecin du travail. Bien souvent, une adaptation du poste de travail se révèle nécessaire.
Selon la taille de l’entreprise, il peut être utile de mobiliser autour du salarié d’autres ressources internes (RH, manager, représentant du personnel…) pour l’organisation des aménagements à mettre en œuvre. Un référent, qui sera le point de contact du salarié, peut être désigné pour faciliter au quotidien le maintien en emploi du salarié.
Le salarié devrait également être informé sur les partenaires externes pouvant lui offrir un accompagnement ou des prestations complémentaires : assistance sociale, prévoyance, etc.
Au-delà des dispositifs, accompagner le salarié atteint de cancer suppose une attitude bienveillante et une écoute active. L’employeur peut organiser des rencontres régulières avec le salarié pour lui demander si ça se passe bien, s’il a de nouveaux besoins, des idées à proposer, etc. Grâce aux défis qu’il rencontre, le salarié malade peut aussi développer de nouvelles compétences valorisables par l'entreprise peut valoriser : agilité, résilience, gestion des priorités, autonomie, etc.
La formation des managers et la sensibilisation des équipes à l’enjeu du cancer en entreprise se révèlent aujourd’hui indispensables. Elles favorisent la prise en compte des effets du cancer et de ses traitements, de leur impact sur le travail, des défis des personnes malades... Elles peuvent prendre la forme d’ateliers menés par des experts, d’actions en lien avec des événements (Octobre Rose, Journée mondiale…) ou de diffusions de ressources éducatives (dépliants, brochures…).
Plusieurs organisations peuvent aider les entreprises à mieux accompagner leurs salariés malades : Club entreprises “Entreprise & emploi” de l’INCa, programme Lig’entreprises de la Ligue, associations Cancer@Work, Entreprise et Cancer, Travail et cancer… Une équipe pluridisciplinaire dédiée du CIAMT accompagne également les entreprises adhérentes et leurs salariés pour le maintien en emploi.
Apprendre à accompagner des salariés malades dans l’entreprise, c’est transformer une problématique en ressource. C’est un levier pour innover, renforcer le dialogue social et développer une culture d’entreprise inclusive. Il est alors plus facile de faire collectivement le lien entre santé au travail, organisation et performance. Avec pour résultats, la satisfaction des salariés, un maintien de la productivité et une bonne réputation de l’entreprise .
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