Les cancers masculins, et si on en parlait ? Novembre est le mois de la santé masculine et de la campagne « Movember ». L’occasion de sensibiliser vos salariés au cancer de la prostate, qui concerne 650 000 hommes en France, et au cancer des testicules, qui touche des jeunes. Protéger la santé des salariés, lever les tabous, renforcer la cohésion d’équipe… : inciter les hommes à prendre soin d’eux-mêmes n’apporte que des bénéfices.
Cancers de la prostate et du testicule : quelle situation aujourd’hui ?
En France, 60 000 hommes reçoivent chaque année un diagnostic de cancer de la prostate. C’est le premier cancer chez l’homme. Très rares avant 45 ans, les cas augmentent toutefois nettement dès 55 ans. Avec 93% de survie à 5 ans, son pronostic est bon grâce à un diagnostic à un stade localisé dans 8 cas sur 10.
Pour le cancer du testicule, bien moins fréquent avec 2 800 nouveaux cas par an, c’est l’inverse : c'est le cancer le plus courant entre 15 et 35 ans. Il est de très bon pronostic avec un taux de survie de 93% à 5 ans, de 98% s’il se déclare à l’âge de 20 ans et proche de 100 % pour les formes localisées.
Aujourd’hui, ces cancers ne bénéficient pas de dépistage organisé en France comme il en existe pour le cancer du sein ou le cancer colorectal.
C’est pourquoi aujourd’hui, la sensibilisation aux cancers masculins se développe : il est important d’informer, lever les tabous et protéger la santé des hommes.
Les entreprises peuvent s’emparer, à leur niveau, de cet enjeu.
Leurs actions d’information sur les cancers, la prévention et le dépistage contribuent à améliorer la santé et la qualité de vie au travail des salariés ainsi que les performances de l’entreprise.
Lever le tabou sur les cancers masculins
De façon générale, les hommes consultent moins et se font moins dépister que les femmes. Le cancer est aussi un sujet plus tabou pour les hommes (près de 50%) que les femmes.
Concernant les risques de cancers masculins, les hommes pourraient être anxieux, fatalistes ou dans le déni. Beaucoup seraient embarrassés d’en parler à leur médecin, par méconnaissance, peur des examens et, si un cancer masculin était découvert, par honte face à de supposées normes culturelles de force et de stoïcisme associées à la virilité. Et en effet, selon un récent sondage, 84 % des Français interrogés estiment que les cancers masculins restent un sujet tabou.
Pourtant, il est possible de limiter les risques et conséquences du cancer de la prostate avec :
- une hygiène de vie contribuant à prévenir les cancers : arrêt du tabac, activité physique, alimentation saine…
- une consultation en cas de troubles urinaires et un dépistage à partir de 50 ans (45 ans en cas de facteurs de risque) décidé avec le médecin.
De même, l’autopalpation régulière des testicules est un moyen simple de détecter toute anomalie. Il faut alors consulter au plus tôt pour vérifier s’il s’agit d’un cancer et le cas échéant, bénéficier de grandes chances de guérison.
Des outils et des actions de sensibilisation aux cancers masculins pour mobiliser ses équipes
Chaque année, le mois de novembre est associé à « Movember », une campagne mondiale visant à sensibiliser à la santé masculine, en particulier autour des cancers de la prostate et des testicules. Les hommes sont encouragés à se laisser pousser la moustache pendant 30 jours pour susciter les échanges autour des problèmes de santé masculins.
Les entreprises peuvent participer à ce mouvement en profitant de cette campagne pour :
- diffuser des outils d’information (affiches, mailings…) sur les cancers masculins comprenant la prévention, les symptômes à connaître ainsi que les bons réflexes comme l’autopalpation des testicules ou le dépistage du cancer de la prostate ;
- organiser des événements fédérateurs : rasage de groupe de salariés, « concours de selfie moustache » (même fausses !), défis sportifs, ateliers de sensibilisation ou conférences sur la santé masculine, groupes de parole sur le cancer, etc.
Afin de lutter contre la gêne et libérer la parole, beaucoup de campagnes nationales et internationales sur les cancers masculins ont opté pour une tonalité dédramatisante voire humoristique, tout en apportant des informations fiables et accessibles.
Pour s’inspirer et s’outiller dans leurs actions de sensibilisation aux cancers masculins, les employeurs peuvent s’appuyer sur Movember, mais aussi sur :
- l’Institut National du Cancer, qui propose des supports d’information sur la prévention et le dépistage ainsi que l’accompagnement des salariés concernés par les cancers masculins ;
- la Lig’Entreprises, qui aide les employeurs à promouvoir la santé de leurs employés et à lutter contre la désinsertion professionnelle ;
- l’Assurance Maladie : le « bilan prévention » accessible à différentes tranches d’âge, sensibilise notamment les hommes à l’autopalpation des testicules à 25 ans et au dépistage du cancer de la prostate à partir de 50 ans en fonction des facteurs de risque.
Votre service de prévention et de santé au travail (SPST) peut vous accompagner dans votre projet de sensibilisation à la prévention et au dépistage des cancers masculins. Il peut également participer au suivi de la santé au travail des salariés touchés par un cancer et faciliter leur maintien en emploi. N’hésitez pas à prendre contact avec le CIAMT.A l’occasion de Movember, le CIAMT a organisé le 5 novembre 2025 un e-Change sur Livestorm et Linkedin sur le cancer de la prostate avec le Dr Olivier Dumonceau, chirurgien urologue. Inscrivez-vous pour assister à l’événement en différé !
